Deux jeunes femmes n'ont pas pu s'inscrire à la brocante de Croix, samedi 27 avril. La raison ? Leur voile. La vidéo, dans laquelle on voit la responsable de la brocante, Myriam Cattoire, tenir des propos islamophobes, fait le buzz : plus de 300 000 vues cumulées sur Facebook et Twitter.
Samedi midi, deux femmes voilées rentrent dans la salle municipale de Wasquehal. Elles souhaitent s'inscrire à la brocante de Croix. Mais elles essuyent le refus de la responsable de la brocante, Myriam Cattoire. S'en suit un échange filmé où la gérante tient des propos islamophobes.
La vidéo est ensuite postée sur les réseaux sociaux et repérée par la Voix du Nord. En moins de 24 heures, elle est visionnée 119 000 fois sur Facebook et 284 000 fois sur Twitter où elle est retweetée 10 000 fois.
Encore un exemple de l’islamophobie quotidienne que subissent les musulmans en France et particulièrement les femmes voilées...Les jeunes femmes pris à partis sur cette vidéo veulent simplement acheter un emplacement pour la braderie de Croix (59) pic.twitter.com/2N6Dg1i2tK
— . (@SisiACZ) 27 avril 2019
"Et vous nous prenez pas parce qu'on a le voile ? Oui." Sans sourciller, sur cette vidéo, Myriam Cattoire reconnaît que le seul voile porté par ces deux femmes suffit à leur refuser l'inscription. Lorsqu'elles évoquent l'hypothèse d'aller porter plainte, la responsable de la brocante, surenchérit même : " Vous pouvez madame, le commissariat est juste ici".
Une provocation supplémentaire qui ne passe pas. Sur Twitter, de nombreux internautes soutiennent les jeunes femmes et montrent leur indignation. Cette internaute par exemple, exprime son dégoût : "Waw ça me fait mal au coeur, elle se sent tellement puissante."
Waw ça me fait mal au cœur, elle se sent tellement puissante, ça me dégoûte. Courage à ces jeunes femmes !
— Anaïs (@lemillefeuilles) 27 avril 2019
D'autres en profitent pour rappeler la loi et les encourager à déposer plainte, comme cet autre internaute. Il rappelle que la "discrimination en raison de l'appartenance religieuse peut entraîner une peine de trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende".
Discrimination en raison de l'appartenance religieuse.
— LeJuriste? (@Abou_Sabou) 27 avril 2019
Tarif pénal: 3 ans d'emprisonnement et 45000€ d'amende
Soyons intransigeant avec l'islamophobie qui exclue et déshumanise les femmes voilées sous couvert de laïcité. pic.twitter.com/ygbBKxlV8O
La mise en cause avoue avoir "été méchante"
Contactée, Myriam Cattoire, la responsable de la braderie est revenue sur ses propos : "J'ai été méchante. C'était la fin de la matinée et j'étais épuisée mais ce n'est pas une excuse. J'ai pété un câble".
Pour essayer d'expliquer son comportement, elle a mis en avant le coût sécuritaire de l'événement : "J'ai fait un amalgame entre le prix qu'on paye pour assurer la sécurité de ces événements et leurs vêtements. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. Je me souviens même pas de ce que j'ai dit".
Elle comprend la réaction des deux femmes : "Je sais que j'ai quand même blessé des gens. J'aurai jamais dû faire ça. Cela fait vingt-et-un ans que j'organise cette braderie. Depuis dix ans, j'accueille des gens de confession musulmane, j'ai jamais refusé des gens mais bon, je suis une grande personne et j'assume mes propos".
Les deux jeunes femmes qui étaient visées et qui ont filmé cette séquence auraient, selon nos confrères de la Voix du Nord ,"manifesté leur intention de porter plainte pour discrimination et de saisir le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF)".
L'une d'elles aurait aussi réagi sur Facebook : "Je suis encore sous le choc, elle assume ses propos et ne s'en excuse même pas, c'est méprisant".